Quiproquo

A 11-12 ans je rêvais d'être cantatrice... (et docteure, et danseuse, etc...)
J'avais deux petites camarades que j'ai fréquentées en classe de 6ème, Nous sommes allées je crois aux concerts des JMF, nous avons rêvé théâtre dans notre petite ville en guerre.
Geneviève avait un haut niveau musical: elle possédait le disque 33 tours de Bastien et Bastienne (une histoire d'amour d'un berger et d'une bergère) 1er opéra de Mozart enfant, il avait ... 12 ans, notre idole. Moi qui ne connaissais le classique que par ds 45 tours de Ray Connif et les Swingle Sisters, j'étais épatée.
Nous avons donc répété les rôles. Et là, déception ! la blonde Geneviève se réservait Bastienne, confiait le rôle de Bastien à Edwige qui avait les cheveux courts et des sourcils épais.
Il me restait le rôle amer et bien bref pour moi du sorcier Colas, une voix de basse (enfantine) que je peux encore fredonner 50 ans plus tard:
"Diggi, daggi,
schurry, murry,
horum, harum,
lirum, larum,
raudi, maudi,
giri, gari,
posito,
besti, basti,
saron froh,
fatto, matto,
quid pro quo
....

quid pro quo quid pro quo

La vie nous a séparées, je n'ai jamais revu Edwige, et un été des années plus tard au dancing d'un camping du côté de Tulle je suis tombée nez-à-nez avec Geneviève.
On avait oublié Mozart. On en était aux Beattles.

Voilà mon rôle: